le marché des sociétés civiles de placement immobilier, aussi appelées scpi, évolue en 2024 dans un contexte marqué par une baisse globale de la collecte. après plusieurs années de forte croissance, les épargnants se montrent plus attentistes face aux incertitudes économiques et à la remontée des taux d’intérêt. pourtant, le dernier trimestre montre des signes d’amélioration, indiquant un regain d’intérêt pour ce mode de placement. les scpi séduisent car elles offrent la possibilité d’investir dans l’immobilier sans avoir à gérer soi-même un bien. en achetant des parts de capital, chaque investisseur participe à un parc immobilier géré par des professionnels et reçoit une part des loyers perçus.
état des lieux chiffré de la collecte en 2024
la collecte totale des scpi s’établit à 4,7 milliards d’euros en 2024. ce montant marque un recul de 38 % par rapport à 2023. cette baisse reflète une prudence accrue des investisseurs sur l’année.
la répartition des investissements selon les types de scpi met en avant la préférence pour la diversification :
type de scpi | part de la collecte (%) |
---|---|
diversifiées | 68 % |
bureaux | 14 % |
santé et éducation | 7 % |
logistique et locaux d’activité | 5 % |
commerces | 3 % |
résidentiel | 2 % |
hôtel, tourisme et loisirs | 1 % |
les scpi diversifiées dominent largement le marché. leur capacité à répartir les risques attire les investisseurs soucieux de stabilité. les autres segments, comme les bureaux, la santé ou la logistique, recueillent moins d’adhésion. le segment « hôtel, tourisme et loisirs » reste marginal.
focus sur le 4e trimestre : les signaux de reprise
le quatrième trimestre inverse partiellement la tendance annuelle avec une hausse marquée de la collecte : 1,3 milliard d’euros, soit +24 % par rapport au même trimestre de 2023. cette évolution indique que l’intérêt pour les scpi reste vif lorsque le marché offre des perspectives plus favorables.
l’année 2024 voit aussi l’arrivée de 19 nouvelles scpi. ces nouveaux fonds captent environ 9 % de la collecte totale. cet engouement pour les créations s’explique par un contexte où les taux de rendement offerts sont jugés plus attractifs et où certains marchés immobiliers retrouvent du dynamisme.
parmi les facteurs qui soutiennent cette reprise :
- hausse des taux de rendement immobiliers, qui rend l’investissement plus attractif face à d’autres placements;
- dynamique des nouveaux fonds offrant parfois des stratégies innovantes ou ciblant des secteurs peu représentés.
performances et évolution des prix de parts
en 2024, le rendement moyen distribué par les scpi atteint 4,72 %, contre 4,52 % en 2023. ce rendement mesure le rapport entre les revenus versés et le prix moyen des parts.
l’évolution du prix des parts varie selon les catégories :
- baisse pour 24 % des scpi
- hausse pour 11 % des scpi
- stabilité pour 65 % des scpi
quelques chiffres illustrent ces différences :
segment | variation du prix (%) |
---|---|
résidentiel | +0,5 % |
diversifiées | +0,1 % |
logistique / locaux d’activité / hôtels-tourisme-loisirs | =0 % |
commerces | -0,4 % |
santé et éducation | -4,7 % |
bureaux | -7,1 % |
les valeurs évoluent donc différemment selon la stratégie immobilière choisie. certains segments résistent mieux à la conjoncture que d’autres.
bilan annuel et perspectives pour le marché des scpi après 2024
le prix moyen pondéré des parts recule de -4,50 %. au 31 décembre 2024, la capitalisation totale du marché atteint 88,5 milliards d’euros, soit une légère baisse annuelle (-1,7 %).
la fin d’année montre une nette amélioration avec une reprise visible du flux investi dans les scpi. malgré un contexte économique changeant et une prudence persistante chez certains investisseurs, le placement immobilier indirect conserve ses atouts : mutualisation du risque, gestion professionnelle et accès à divers secteurs sans contrainte opérationnelle.
les attentes pour l’année suivante portent sur la stabilité du marché immobilier commercial ainsi que sur l’évolution possible des taux d’intérêt. l’arrivée régulière de nouveaux fonds pourrait aussi stimuler l’offre et répondre à une demande en quête de diversification.