Hausse des malus automobiles en 2025 : ce que prévoit la nouvelle loi de finances

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Par Nicolas

L’achat d’un véhicule neuf s’accompagne en France du paiement possible d’un malus automobile, un dispositif qui vise à limiter la pollution générée par le parc roulant. Ce mécanisme fiscal pénalise les modèles émettant le plus de CO2 ou au poids élevé, dans une logique à la fois écologique et budgétaire. Depuis plusieurs années, le gouvernement renforce ce système par des ajustements réguliers des seuils et des montants. La loi de finances 2025 poursuit ce durcissement. Elle prévoit une augmentation notable du malus écologique et du malus masse, touchant de nombreux acheteurs particuliers et entreprises. Les évolutions introduites dès le 1er mars 2025 entraînent un abaissement des seuils et une hausse des plafonds, tout en intégrant de nouvelles exonérations et modalités pour certains véhicules.

présentation du malus écologique (malus co2)

Le malus écologique, ou malus CO2, se base sur les émissions de dioxyde de carbone d’un véhicule neuf. Le calcul suit la norme wltp, qui mesure la quantité de CO2 rejetée par kilomètre parcouru. Chaque modèle est soumis à un barème progressif : plus les émissions sont élevées, plus le montant du malus grimpe.

Au 1er mars 2025, le seuil de déclenchement du malus descend à 113 g de CO2/km. Dès cette valeur atteinte, une taxe de 50 € s’applique. Le barème progresse ensuite par tranches successives jusqu’à un plafond : au-delà de 192 g/km, le montant atteint 70 000 €. Avant cette réforme, ces seuils étaient fixés à 118 g/km pour l’entrée (50 €) et 193 g/km pour le dernier palier (60 000 €).

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Les années suivantes verront ce seuil continuer de baisser  :

annéeseuil d’entrée (g/km)dernier palier (g/km)montant maximum ( €)
2025113192+70 000
2026108191+80 000
2027103189+90 000

Ce durcissement frappe surtout les véhicules thermiques puissants et les modèles familiaux non optimisés sur le plan environnemental.

présentation du malus au poids (malus masse)

Le second élément du dispositif concerne la masse du véhicule, appelée aussi «  malus masse  » ou «  malus au poids  ». Il vise à limiter l’essor des véhicules lourds, souvent associés à une plus forte consommation.

Actuellement, ce malus s’applique à partir d’un certain poids à vide (hors batterie pour les électriques), selon un barème progressif. Dès 2026, chaque tranche du barème sera abaissée de 100 kg, ramenant le seuil de déclenchement de 1,6 tonne à 1,5 tonne. Le tarif variera alors entre10 et 30 € par kg excédentaire. Par exemple, un véhicule pesant 1,7 tonne devra s’acquitter d’un malus sur les 200 kg dépassant le seuil.

Pour mémoire :

  • dès mars 2025 : seuil maintenu à 1,6 tonne.
  • dès janvier 2026 : seuil abaissé à 1,5 tonne.
  • dès juillet 2026 : distinction entre électriques «  faible empreinte carbone  » totalement exonérés et autres électriques bénéficiant d’un abattement spécifique.

Cette évolution renforce la fiscalité sur les SUV ou berlines haut de gamme souvent plus lourds.

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cumul des deux malus et plafonnement

L’acquisition d’un véhicule peut entraîner l’application simultanée dumalus CO2 et dumalus masse. Le total est alors plafonné pour éviter des montants trop élevés. Ce plafond évolue avec les années :

  • 70 000  € en 2025
  • 80 000  € en 2026
  • 90 000  € en 2027

Ce cumul concerne surtout les modèles très polluants ou très lourds.

mesures spécifiques et exonérations

Certains véhicules échappent partiellement ou totalement aux nouveaux dispositifs grâce à des règles spécifiques  :

  • sociétés détenant des véhicules d’au moins huit places :

    Abattement accru sur les émissions de CO2 et sur le poids, afin d’alléger la charge fiscale.
  • véhicules électriques à faible empreinte carbone :

    À partir du 1er juillet 2026, exonération totale du malus au poids.
  • autres véhicules électriques :

    Abattement forfaitaire de600 kg sur leur poids taxable.
  • dès janvier 2027 :

    L’abattement spécifique de100 kg sur le malus au poids s’appliquera uniquement aux hybrides dont la puissance maximale nette du moteur électrique atteint au moins30 kilowatts.

Ces mesures visent à encourager l’achat de véhicules moins polluants ou adaptés au transport collectif.

cas particulier des véhicules d’occasion

Le régime dumalus automobile s’étend dans certains cas auxvéhicules d’occasion :

  • importations récentes : s’appliquent aux véhicules précédemment immatriculés à l’étranger puis importés en France.
  • transformation : s’appliquent aux véhicules ayant perdu leur exonération initiale (par exemple, transformation modifiant leur usage).

Jusqu’en mars 2025, ces modèles bénéficiaient d’une décote annuelle linéaire (réduction de10 % par an). À compter du1er mars 2025 , ce mécanisme est remplacé par un coefficient forfaitaire non linéaire selon l’ancienneté du véhicule (calculé sur quinze ans). À partir de2027 , s’ajoutera un coefficient basé sur la distance moyenne annuelle parcourue (« coefficient d’usage »).

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Ce nouveau système vise à mieux prendre en compte l’usure réelle et l’impact environnemental effectif des modèles plus anciens.

éléments juridiques et sources

La base légale pour ces nouvelles règles figure dans laloi n° 2025-127 du14 février2025 (Journal Officiel du15 février). Le texte complet peut être consulté sur Légifrance ou auprès des sites officiels dédiés aux lois fiscales automobiles.

enjeux et perspectives après la nouvelle hausse des malus automobiles

La révision desmalus automobiles par la loi de finances2025 aura un effet direct sur le prix total payé lors de l’achat d’un véhicule neuf émettant beaucoup de CO2 ou pesant lourd. Particuliers comme entreprises devront intégrer ces nouveaux barèmes dans leur stratégie d’acquisition. Cette politique entend accélérer la transition vers des gammes moins polluantes tout en adaptant la fiscalité aux avancées technologiques.

En parallèle, ces mesures poussent l’industrie automobile à innover vers des modèles plus sobres et légers. Elles interrogent aussi sur l’équilibre entre pouvoir d’achat des ménages, besoins professionnels spécifiques (transport collectif), et réduction des émissions. Les prochaines années verront si ces évolutions répondent vraiment aux objectifs environnementaux affichés par les pouvoirs publics.


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