Facilitation du recrutement des travailleurs étrangers dans l’agriculture : une nouvelle ère s’ouvre

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Par Nicolas

Le secteur agricole fait face à de constantes difficultés de recrutement, particulièrement pour certains métiers considérés comme essentiels mais peu attractifs sur le marché local de l’emploi. Ainsi, la récente mesure gouvernementale visant à faciliter le recrutement de travailleurs étrangers dans l’agriculture représente un tournant majeur pour les exploitants agricoles français. Ce billet vise à décortiquer les implications de cette mesure, les métiers concernés et les démarches à suivre pour les employeurs souhaitant en bénéficier.

Comprendre la nouvelle mesure

La législation française requiert des travailleurs étrangers non ressortissants de l’Union européenne (UE), de l’Espace économique européen (EEE), de la Confédération suisse, de Monaco, d’Andorre ou de Saint-Marin une autorisation de travail pour être employés en France. Habituellement, cette autorisation peut être refusée si le poste proposé peut être pourvu par un demandeur d’emploi déjà sur le marché français. Toutefois, cette restriction ne s’applique pas aux emplois dans des secteurs ou zones géographiques où le recrutement s’avère difficile, identifiés sur une liste officielle des « métiers en tension ».

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Métiers agricoles désormais en tension

L’arrêté du 1er mars 2024 a étendu cette liste pour y inclure une gamme plus large de professions agricoles sur l’ensemble du territoire métropolitain. Les métiers suivants sont concernés :

  • Agriculteurs
  • Éleveurs
  • Maraîchers
  • Horticulteurs
  • Viticulteurs
  • Arboriculteurs

Cette extension signifie que les employeurs agricoles désirant embaucher des travailleurs étrangers dans ces rôles ne se verront plus opposer l’argument de la situation de l’emploi.

Démarches simplifiées pour les employeurs

Pour bénéficier de cette facilitation, les employeurs doivent toujours initier la procédure d’obtention d’une autorisation de travail pour leurs futurs employés étrangers. Cette démarche implique en général la soumission d’un dossier auprès de la préfecture ou sous-préfecture compétente, incluant des preuves de l’impossibilité de recruter localement et, désormais, la mention du poste offert comme étant un « métier en tension ».

Perspectives et impacts

Cette mesure est perçue comme une bouffée d’oxygène pour le secteur agricole français, qui souffre depuis longtemps d’un déficit d’attractivité et d’un manque chronique de main-d’œuvre. En facilitant l’accès à des travailleurs motivés et qualifiés venant d’horizons divers, elle promet non seulement de répondre aux besoins immédiats en personnel des exploitations mais aussi d’enrichir le secteur par l’introduction de nouvelles compétences et perspectives.

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Cette ouverture vers le recrutement international pourrait contribuer à une amélioration des conditions de travail et à une revalorisation des métiers agricoles, incitant potentiellement plus de travailleurs locaux à s’y intéresser. Néanmoins, il est essentiel que cette démarche s’accompagne d’une attention renforcée aux droits et au bien-être des travailleurs étrangers, afin que cette initiative soit bénéfique pour tous les acteurs impliqués.

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