La loi Climat et résilience promulguée le 22 août 2021 marque un tournant dans la gestion des biens immobiliers en France, particulièrement pour ce qui est connu sous le nom de passoires thermiques. Trois ans après son application, une étude récente apporte un éclairage sur ses effets concrets sur le marché immobilier, tant du point de vue de la vente que de la location. Cette publication vise à analyser ces impacts, en s’appuyant sur des données récentes et en mettant en lumière les changements observés depuis l’entrée en vigueur de cette réglementation.
comprendre les effets de la loi climat et résilience
Depuis l’application de la loi Climat et résilience, le marché immobilier français a connu d’importantes mutations. Initiée pour combattre les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments résidentiels et améliorer le confort des habitants, cette loi a instauré un calendrier strict interdisant la mise en location des biens les moins performants d’ici 2028. Les premiers effets se font déjà sentir.
Diminution des passoires thermiques à la vente et à la location : une baisse notable du nombre de biens classés F ou G a été observée. Une analyse économique basée sur 7 millions d’annonces a révélé que, depuis janvier 2023, ces biens ont connu une diminution significative de -11,8 %.
Rénovation énergétique : face à cette nouvelle donne, 32 % des propriétaires ont entrepris des travaux en 2023 pour améliorer la performance énergétique de leurs biens. Cette action a permis à 20 % des logements rénovés de quitter les catégories F ou G.
Réactions du marché : certains propriétaires ont choisi la vente plutôt que l’investissement dans des travaux coûteux, tandis que d’autres ont adopté une position attentiste, espérant peut-être des ajustements législatifs ou des aides financières plus conséquentes.
impact sur les loyers
Malgré l’interdiction d’indexer les loyers des passoires thermiques sur l’indice de référence des loyers (IRL), ces derniers ont tout de même augmenté de +4,5 % depuis 2022. Ce phénomène met en exergue l’influence limitée de la législation sur les pratiques locatives et soulève des questions quant à l’équilibre entre régulation et réalité du marché.
vers un marché immobilier plus durable
La transition vers un parc immobilier plus performant et respectueux de l’environnement est désormais amorcée. Les données recueillies témoignent d’une prise de conscience généralisée tant chez les propriétaires que chez les potentiels acquéreurs. La baisse du nombre de passoires thermiques à la vente et à la location est une indication claire que la législation incite à l’action. Cependant, le chemin reste long et semé d’obstacles, notamment en termes d’investissements nécessaires pour la rénovation énergétique.
L’augmentation continue des loyers, même pour les biens peu performants, illustre par ailleurs les limites des mesures législatives face aux dynamiques du marché. Il est essentiel que les efforts se poursuivent, avec une attention particulière portée aux aides financières et aux incitations fiscales pour soutenir cette transition cruciale.