le dérèglement climatique entraîne une hausse des températures et des épisodes de chaleur extrême de plus en plus fréquents. ces situations exposent les travailleurs à des risques réels pour leur santé, comme la fatigue, les malaises ou la déshydratation. face à ce constat, les pouvoirs publics renforcent à partir du 1er juillet 2025 les obligations imposées aux employeurs pour protéger avec efficacité les salariés contre les fortes chaleurs. le point sur ce que prévoit la nouvelle réglementation.
identification et évaluation des risques liés à la chaleur
les épisodes de chaleur intense sont désormais clairement définis selon le système de vigilance météo-france :
vigilance météo-france | nature de l’épisode |
---|---|
jaune | pic de chaleur ponctuel |
orange | canicule prolongée |
rouge | canicule extrême |
tous les employeurs doivent évaluer les risques liés à la chaleur pour chaque situation de travail, que ce soit en extérieur (chantiers, espaces verts) ou en intérieur (ateliers, entrepôts). ce diagnostic passe par l’identification des postes exposés et la prise en compte des conditions réelles de travail. ce travail d’analyse doit aussi intégrer l’activité physique demandée et l’environnement immédiat du salarié.
mesures obligatoires de prévention contre les fortes chaleurs
la réglementation impose plusieurs mesures concrètes pour limiter l’exposition des salariés aux fortes chaleurs. voici les principales actions à mettre en œuvre :
- adaptation des procédés de travail : privilégier les tâches exposées à la fraîcheur du matin ou en soirée, organiser la rotation des équipes, réduire le rythme ou suspendre certaines activités lors d’alerte orange ou rouge.
- aménagement des postes et locaux : installer des abris fixes ou mobiles sur les chantiers, créer des zones rafraîchies, équiper les locaux fermés d’aération efficace ou de ventilation supplémentaire.
- réduction de l’impact solaire : poser des stores, films solaires sur vitrages, ombrager postes extérieurs avec bâches, pergolas ou tentes.
- approvisionnement en eau potable fraîche : installer des fontaines réfrigérées dans les ateliers, prévoir glacières mobiles remplies chaque matin sur chantier. l’eau doit être facilement accessible à proximité immédiate du poste de travail.
- soutien par équipements adaptés : fournir des vêtements respirants ou rafraîchissants, couvre-chefs légers, lunettes filtrantes pour le soleil, gants légers adaptés au climat chaud.
- systématisation de l’information et formation : organiser chaque début d’été une session de sensibilisation sur les risques liés à la chaleur et rappeler la conduite à tenir en cas de premiers symptômes (soif intense, maux de tête…).
ces mesures doivent être adaptées selon chaque contexte professionnel. par exemple, sur un chantier routier en plein été sous vigilance orange, il est possible d’avancer le début du travail à 6h du matin pour terminer avant le pic thermique.
prise en compte des salariés vulnérables et protocoles d’alerte
certains salariés sont plus sensibles aux risques liés à la chaleur, comme les seniors ou les femmes enceintes. une adaptation personnalisée s’impose alors en lien avec la médecine du travail : allégement temporaire du poste, pauses plus fréquentes ou réaffectation provisoire dans un espace frais.
l’entreprise doit aussi définir un protocole clair pour signaler tout signe préoccupant (vertiges, crampes, malaise) observé chez un collègue. ce dispositif prévoit :
- un canal simple pour alerter rapidement un responsable ou le service médical (numéro dédié affiché près des points d’eau)
- une procédure explicite pour porter secours sans délai (mise au repos immédiate à l’ombre, accès facilité aux secours extérieurs)
- une attention particulière portée aux travailleurs isolés par une surveillance accrue ou l’installation d’un système d’alerte mobile
mesures permanentes hors période caniculaire
même en dehors des épisodes caniculaires signalés par météo-france, l’employeur doit maintenir dans chaque local fermé une température adaptée au type d’activité exercée. cela implique parfois un ajustement du système de ventilation ou d’isolation.
l’eau potable et fraîche doit rester accessible toute l’année non seulement pour boire mais aussi pour se rafraîchir (par exemple avec des lingettes humides mises à disposition).
les équipements individuels remis aux salariés doivent offrir une protection adéquate contre toutes conditions atmosphériques tout au long de l’année et pas seulement durant les périodes chaudes.
adapter l’entreprise face aux enjeux climatiques actuels
l’évolution rapide du climat impose une vigilance continue sur la santé au travail. la nouvelle réglementation inscrit dans le droit commun des pratiques qui favorisent le bien-être et la sécurité. il convient donc d’intégrer ces mesures dans chaque organisation dès maintenant afin de prévenir avec efficacité tout risque lié à la chaleur. ces obligations reposent sur le décret n° 2025-482 et l’arrêté du 27 mai 2025 publiés au journal officiel du 1er juin.