Btp : comment le secteur s’adapte au chômage lié aux intempéries et à la canicule

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Par Nicolas

Les arrêts de travail dus aux intempéries et à la canicule perturbent souvent l’activité dans le secteur du btp. Les chantiers à ciel ouvert sont exposés à des conditions météo extrêmes, rendant impossible la poursuite de certains travaux. Ces interruptions ont un impact direct sur l’emploi des salariés, qui risquent une perte de rémunération, et sur l’organisation des entreprises, qui doivent adapter leurs plannings et assurer la sécurité de leurs équipes. La gestion de ces aléas repose sur un système d’indemnisation spécifique et une adaptation constante aux évolutions climatiques.

définition des intempéries indemnisables

Le régime du chômage intempéries couvre différents phénomènes météorologiques. Sont concernés : la neige, le gel, le verglas, la pluie, le vent fort. Depuis juin 2024, la canicule entre officiellement dans cette liste. Cette évolution marque une avancée pour les droits des salariés du secteur face aux risques liés aux fortes chaleurs. L’intégration de la canicule répond à une réalité observée sur les chantiers et harmonise la protection sociale.

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modalités d’indemnisation des salariés

Lorsqu’un arrêt de travail est dû aux intempéries ou à la canicule, l’entreprise verse à chaque salarié concerné une indemnité égale à 75 % du salaire horaire brut habituel. Cette somme est exonérée de toutes cotisations sociales. Le salarié reste ainsi protégé d’une baisse trop forte de sa rémunération pendant la période d’arrêt.

Voici les démarches à suivre par l’employeur :

  • constater l’impossibilité de travailler suite aux conditions météo reconnues comme intempéries
  • décider et justifier l’arrêt du chantier
  • informer rapidement les salariés concernés
  • déclarer les jours d’intempéries auprès de la CIBTP
  • verser l’indemnité au salarié sur le bulletin de paie

fonctionnement du régime de solidarité cibpt

Le système s’appuie sur la CIBTP (caisse congés intempéries btp). Son rôle principal est de rembourser partiellement les indemnités versées par les entreprises après déclaration des arrêts. Ce remboursement permet d’alléger le coût financier pour les employeurs.

Pour financer ce dispositif, chaque entreprise du secteur cotise auprès de la CIBTP selon son activité :

Anticipation de l'augmentation du minimum garanti en 2024 : pas de revalorisation en janvier 2025
activitétaux de cotisation (du 1er avril 2025 au 31 mars 2026)
gros œuvre et travaux publics0,68 %
autres entreprises btp0,13 %

encadrement légal et critères de déclenchement

Les règles actuelles reposent sur deux textes récents :

  • décret n° 2024-630 du 28 juin 2024 (journal officiel du 29)
  • arrêté du 27 mai 2025 (journal officiel du 1er juin)

Ces textes précisent qu’une période de canicule est reconnue dès lors que Météo France place le département en niveau de vigilance orange ou rouge. Cette reconnaissance officielle facilite la déclaration des arrêts et leur indemnisation.

distinction entre vigilance orange et vigilance rouge

Météo France définit deux niveaux clés pour qualifier une canicule :

  • vigilance orange  : période de chaleur intense et durable qui expose toute la population à un risque sanitaire. D’autres facteurs aggravants peuvent entrer en compte, comme l’humidité ou la pollution.
  • vigilance rouge  : canicule remarquable par sa durée, son intensité ou son étendue géographique, avec un fort impact sanitaire ou des effets indirects importants sur l’activité.
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s’adapter aux défis climatiques dans le btp  : enjeux pour les salariés et les entreprises

L’ajout officiel de la canicule comme cause d’intempérie indemnisable représente une avancée pour la sécurité et le bien-être des salariés du BTP. Ce changement simplifie aussi le traitement des arrêts d’activité en cas d’épisodes extrêmes. Avec ce cadre renforcé, entreprises et salariés disposent d’outils adaptés pour faire face aux risques liés au climat. Face au réchauffement climatique, ces dispositifs devront sans doute continuer d’évoluer afin d’assurer une protection efficace sur les chantiers tout en maintenant l’activité économique.

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