Comment amortir efficacement un véhicule utilitaire d’entreprise : règles comptables et dispositifs fiscaux actualisés

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Par Nicolas

L’amortissement des véhicules utilitaires d’entreprise pose de nombreuses questions aux sociétés qui cherchent à gérer au mieux leur parc automobile professionnel. Ce mécanisme permet une répartition du coût d’un véhicule sur sa durée d’utilisation et impacte directement le résultat fiscal de l’entreprise. En 2024 et 2025, diverses évolutions réglementaires clarifient ou modifient les règles, en particulier pour les véhicules propres, notamment via un dispositif de suramortissement fiscal. Ces ajustements visent à encourager l’investissement dans des véhicules moins polluants tout en optimisant la gestion comptable et fiscale.

amortissement comptable du véhicule utilitaire

La règle générale prévoit que l’amortissement comptable d’un véhicule utilitaire se fait sur 5 ans. La méthode utilisée est le linéaire, ce qui signifie que chaque année, l’entreprise constate une charge égale correspondant à un cinquième du prix d’achat du véhicule. Cette approche permet de lisser la dépense.

Exemple simple :

  • Prix d’achat : 25 000  €
  • Durée  : 5 ans
  • Amortissement annuel linéaire  : 25 000 € ÷ 5 = 5 000 € par an
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Pour les camionnettes dont le poids dépasse 2 tonnes, il existe un mode dégressif. L’amortissement commence alors par une charge plus forte les premières années, puis diminue ensuite. Ce choix peut s’avérer pertinent dans certains cas, comme un usage intensif initial.

traitement fiscal de l’amortissement

Sur le plan fiscal, le montant de l’amortissement d’un véhicule utilitaire est totalement déductible du résultat imposable. Cela signifie que l’entreprise peut soustraire chaque année la dotation aux amortissements de son bénéfice avant impôt.

À l’inverse, l’amortissement des véhicules de tourisme reste plafonné. Cette différence repose sur la nature même du véhicule :

  • Un véhicule utilitaire est conçu pour transporter des biens ou du matériel et répond à des critères précis (absence de sièges arrière, séparation entre cabine et espace de chargement).
  • Un véhicule de tourisme est destiné principalement au transport de personnes et subit donc une limitation fiscale.

dispositif de suramortissement fiscal pour les véhicules propres

Pour encourager l’achat de véhicules moins polluants, un mécanisme de suramortissement fiscal s’applique jusqu’au 31 décembre 2030. Il concerne les véhicules utilitaires neufs, affectés à l’activité professionnelle, utilisant exclusivement des énergies propres : gaz naturel, électricité, hydrogène, biométhane carburant, ED95, B100 ou une combinaison gaz/gazole.

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Ce dispositif couvre aussi les véhicules ayant fait l’objet d’un rétrofit, c’est-à-dire transformés pour fonctionner avec ces énergies propres.

modalités de calcul du suramortissement

Le montant déductible dépend du poids du véhicule. Le calcul porte sur le coût d’acquisition (ou le coût de la transformation si rétrofit), réparti linéairement sur la durée d’utilisation. Voici un tableau récapitulatif des taux applicables jusqu’à fin 2030  :

poids du véhiculetaux de suramortissement
2,6 à 3,5 tonnes20 %
3,5 à 16 tonnes60 %
> 16 tonnes40 %

Exemple pour un véhicule léger propre acquis pour 30 000  € (3 tonnes) :

  • Suramortissement total : 30 000 € x 20 % = 6 000 €
  • Réparti sur 5 ans : 1 200 € déduits en plus chaque année

évolution du dispositif à compter de 2025 pour les véhicules électriques et à hydrogène

À partir du 1er janvier 2025, les règles changent pour les véhicules utilisant uniquement l’électricité ou l’hydrogène. L’assiette ne porte plus sur le coût complet mais seulement sur le «  surcoût  » par rapport à un véhicule équivalent à énergie fossile. Cette modification vise à mieux cibler l’aide fiscale.

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Les nouveaux taux sont revalorisés comme suit :

poids du véhiculetaux de suramortissement (à partir de 2025)
2,6 à 3,5 tonnes40 %
3,5 à 16 tonnes115 %
> 16 tonnes75 %

Ce changement concerne aussi les opérations en location (crédit-bail ou location avec option d’achat).

bénéfices et vigilance lors d’un achat ou d’une location professionnelle

Les entreprises disposent aujourd’hui de plusieurs leviers pour optimiser la gestion fiscale et comptable lors de l’acquisition ou la location d’un véhicule utilitaire d’entreprise peu polluant. Les dispositifs détaillés permettent non seulement une meilleure répartition des charges, mais aussi une économie réelle grâce au suramortissement des véhicules propres. Chaque projet nécessite une analyse précise pour choisir la bonne solution (achat direct ou location), anticiper l’évolution réglementaire et intégrer toutes les modalités fiscales dans la stratégie financière globale.

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