L’importance de la preuve du consentement dans le paiement de travaux supplémentaires

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Par Nicolas

Dans le domaine de la construction et de la rénovation, la question du consentement pour l’exécution de travaux en plus et le paiement de ces derniers revêt une importance capitale. La récente décision de la Cassation civile 3e, le 18 janvier 2024, souligne la nécessité pour les entrepreneurs de disposer d’une preuve formelle du consentement de leur client avant d’entreprendre des travaux non prévus initialement. Cet article se propose d’explorer en détail la portée de cette jurisprudence et les implications pour les acteurs du secteur de la construction.

Le cadre légal du consentement dans le paiement de travaux en plus

Le principe fondamental en droit des contrats et particulièrement en matière de travaux est que tout travail exécuté doit être approuvé par le client, tant en ce qui concerne sa réalisation que son coût. L’affaire récente traitée par la Cassation civile 3e illustre parfaitement ce point. Dans ce cas précis, une entreprise de construction avait effectué des travaux en plus sans obtenir un accord formel de son client sur ces derniers, se reposant sur une relation amicale et un paiement partiel pour justifier du consentement.

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Consentement explicite versus implicite

L’arrêt met en lumière la distinction entre un consentement explicite et un consentement implicite. Le fait de garder le silence face à une facture ou de procéder à un paiement partiel ne constitue pas, selon les juges, une acceptation des coûts en plus engagés. Ainsi, l’absence de devis signé ou d’un autre document formel attestant du consentement du client rend l’entreprise vulnérable à un refus de paiement.

L’importance des documents contractuels

Ce cas souligne l’importance des documents contractuels dans la relation entre les entreprises de construction et leurs clients. Un devis détaillé et signé, un contrat clair stipulant les modalités d’ajout de travaux en plus, ou encore une correspondance formelle (courrier, e-mail) peuvent servir de preuves irréfutables du consentement.

Implications pratiques pour les professionnels

Pour éviter les litiges relatifs au paiement de travaux non convenus originellement, plusieurs bonnes pratiques peuvent être adoptées :

  • Rédiger un devis clair : avant le début des travaux, fournir un devis détaillé couvrant tous les aspects du projet.
  • Obtenir une signature : s’assurer que le client approuve le devis et tout changement ultérieur par une signature formelle.
  • Documenter les modifications : en cas d’ajouts ou modifications, établir un nouveau document ou avenant signé par toutes les parties.
  • Communiquer avec efficacité : maintenir une communication régulière avec le client pour discuter des avancements et des éventuelles modifications nécessaires.
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Ces mesures permettent non seulement d’éviter des malentendus mais aussi d’assurer une relation transparente et respectueuse entre entrepreneurs et clients.

Réflexions finales

La récente jurisprudence rappelle aux acteurs du secteur de la construction l’importance du consentement formel dans la réalisation et le paiement de travaux en plus. Elle met en exergue l’impératif pour les entreprises de disposer de preuves tangibles attestant de l’accord du client sur l’étendue et le coût des travaux réalisés. Adopter des pratiques rigoureuses en matière de documentation contractuelle permet non seulement d’éviter des litiges coûteux mais aussi de bâtir des relations durables et basées sur la confiance avec les clients.

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