la lutte contre le travail dissimulé prend une place de plus en plus forte dans la gestion sociale des entreprises. l’urssaf agit au cœur de ce combat, multipliant les contrôles et les actions pour détecter et sanctionner les fraudes. les chiffres récents montrent que ces efforts portent leurs fruits en matière de détection, même si le recouvrement des sommes reste un défi. comprendre ces résultats permet d’éclairer les enjeux actuels de la lutte contre le travail dissimulé et du recouvrement des cotisations sociales.
actions de l’urssaf en 2024 : un record d’activité
en 2024, l’urssaf poursuit activement sa mission de contrôle. elle mène 34 287 actions contre le travail dissimulé, dont 6 756 contrôles ciblés sur des situations jugées à risque. cette mobilisation reflète une attention accrue portée à la fraude sociale.
le montant total des redressements urssaf atteint un niveau jamais vu : 1,586 milliard d’euros, soit une hausse de 34 % par rapport à l’année précédente. ce chiffre se décompose ainsi :
- cotisations et contributions non déclarées : 1,096 milliard d’euros
- sanctions et suppressions d’exonérations indues : 490 millions d’euros
le montant moyen constaté par redressement urssaf s’élève à 245 399 euros.
indicateur | valeur 2024 |
---|---|
actions menées | 34 287 |
contrôles ciblés | 6 756 |
redressements totaux | 1,586 Md € |
% d’augmentation (vs 2023) | +34 % |
somme moyenne par redressement | 245 399 € |
secteurs principalement concernés par le travail dissimulé
certains secteurs se distinguent par leur exposition aux risques de travail dissimulé. en tête, le btp concentre la majorité des redressements avec 877 millions d’euros. suivent les services aux entreprises (207 millions) et le commerce (57 millions).
plusieurs raisons expliquent cette situation :
- dans le btp, la multiplicité des sous-traitants rend le suivi des salariés plus complexe.
- les services aux entreprises regroupent beaucoup de missions ponctuelles ou temporaires, propices à des oublis ou fraudes.
- le commerce fait face à une forte rotation du personnel, ce qui augmente les risques d’erreur ou de dissimulation.
difficultés du recouvrement effectif après redressement urssaf
même si l’urssaf prononce des redressements élevés pour lutter contre le travail dissimulé, toutes les sommes ne sont pas réellement encaissées. en 2024, seuls 121 millions d’euros sont effectivement recouvrés.
plusieurs facteurs expliquent ce faible taux de recouvrement :
- certains fraudeurs disparaissent après le contrôle.
- d’autres organisent leur insolvabilité pour éviter le paiement.
cette situation limite l’impact financier des sanctions pour la collectivité, même si on note une progression notable (+50 % par rapport à 2023) des encaissements effectifs.
données sur les régularisations hors travail dissimulé
l’action de l’urssaf ne se limite pas au seul secteur du travail caché. en dehors du travail dissimulé, les contrôles aboutissent à la régularisation de 890 millions d’euros en 2024 (+11 %). cette somme se répartit entre :
- redressements dus par les entreprises : 734 millions d’euros
- remboursements de trop-perçus aux entreprises : 156 millions d’euros
cela montre un effort pour corriger aussi bien les manquements que les excès au profit ou au détriment des entreprises.
bilan sur la lutte contre le travail dissimulé et perspectives futures
la lutte menée par l’urssaf contre le travail dissimulé progresse sur la détection et la sanction, comme l’attestent les records atteints en matière de redressements. malgré tout, le passage du redressement au recouvrement effectif reste difficile. la disparition ou l’insolvabilité organisée des fraudeurs empêche toujours un retour complet des fonds attendus dans les caisses sociales.
pour améliorer la situation, plusieurs pistes sont évoquées : renforcement du suivi post-contrôle, échanges accrus entre administrations, développement de nouveaux outils numériques pour mieux tracer les flux financiers et mieux prévenir la fraude avant qu’elle n’apparaisse. ces évolutions visent à rendre plus efficace non seulement la détection mais aussi le recouvrement réel des sommes dues.
les données présentées ici proviennent du rapport d’activité 2024 publié par l’urssaf en juillet 2025.