Allègements patronaux : ce qui change dans les cotisations sociales dès janvier 2025

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Par Nicolas

La gestion des cotisations sociales représente un enjeu majeur pour les entreprises et les responsables paie. À partir du 1er janvier 2025, la loi de financement de la sécurité sociale engage une réforme profonde des allègements patronaux. L’objectif affiché est double  : limiter l’impact sur les finances publiques et mieux cibler le soutien aux rémunérations les plus modestes. Les dispositifs d’exonération évoluent, avec une refonte des seuils et des modalités de calcul. Comprendre ces changements permet d’anticiper leurs effets sur la masse salariale, la gestion administrative et les choix stratégiques en matière de rémunération.

ce qui change au 1er janvier 2025

  • Abaissement des plafonds pour les taux réduits de cotisations patronales d’assurance maladie et d’allocations familiales
  • Application de nouveaux seuils exprimés en smic
  • Calcul basé sur la valeur du smic au 31 décembre 2023 (sous réserve d’un nouveau décret)
  • Intégration obligatoire des primes de partage de la valeur dans le calcul de la réduction générale
  • Préparation à l’extension du champ de la réduction générale à compter de 2026
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allègements sur assurance maladie et allocations familiales

Jusqu’à fin 2024, les employeurs bénéficiaient de taux réduits sur certaines cotisations patronales, selon des plafonds exprimés en smic  :

  • Pour l’assurance maladie  : taux réduit à 7 % jusqu’à 2,5 smic
  • Pour les allocations familiales  : taux réduit à 3,45 % jusqu’à 3,5 smic

À partir du 1er janvier 2025, ces plafonds baissent  :

Cotisation concernéeTaux réduit applicableNouveau plafond
(en smic)
Nouveau plafond
(en euros/mois)
Taux normal
Assurance maladie7 %2,253 931,20 €*13 %
Allocations familiales3,45 %3,35 765,76 €*5,25 %

*Calculs réalisés sur la base du smic mensuel au 31 décembre 2023 (1 747,20 €). Un décret pourra fixer le smic de référence au 1er janvier 2025 (1 801,80 €).

Exemple :

Un salarié payé 3 500 € par mois bénéficiera encore du taux réduit d’assurance maladie, mais plus au-delà de ce seuil. Un salarié payé 6 000 € par mois ne sera plus éligible au taux réduit d’allocations familiales. Ces règles s’appliquent pour toute période d’emploi débutant à partir du 1er janvier 2025.

À noter  : ces taux réduits prendront fin pour les périodes d’emploi débutant dès le 1er janvier 2026.

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évolution de la réduction générale des cotisations sociales patronales

La réduction générale des cotisations sociales patronales, aussi appelée « réduction Fillon », concerne les salaires inférieurs à un certain seuil (1,6 smic actuellement). Elle vise à alléger le coût du travail sur les bas salaires.

Pour 2025 :

  • Le taux maximal ne baisse pas.
  • Le plafond reste à 1,6 smic.
  • Le mode de calcul évolue avec deux changements majeurs :
  • Le montant du smic servant de référence pourra être « gelé » : il pourrait être fixé à celui en vigueur au 1er janvier de l’année (soit potentiellement celui du 1er janvier 2024 ou du 1er janvier 2025).
  • Les primes dites «  de partage de la valeur  » devront être intégrées dans le calcul des rémunérations ouvrant droit à la réduction.

Exemple :

Un salarié touchant un salaire brut mensuel de 2 700 € et une prime annuelle de partage de la valeur devra désormais voir cette prime prise en compte dans le plafond pour le calcul. Si le total annuel dépasse le seuil (1,6 fois le smic annuel), alors l’employeur ne pourra plus bénéficier du dispositif pour ce salarié.

Importance cruciale d'informer l'urssaf en cas de décalage de la paie

À partir du 1er janvier 2026 :

  • Le plafond sera relevé à 3 smic. Cela élargira notablement la population éligible à cette réduction.

points d’attention pratique pour les employeurs et gestionnaires paie

L’entrée en vigueur progressive des nouvelles règles impose une vigilance accrue sur plusieurs aspects.

  • Date d’embauche ou période d’emploi :

    Les changements s’appliquent uniquement aux périodes débutant après le 1er janvier 2025 pour les nouveaux plafonds et règles.
  • Valeur retenue du smic :

    Le passage possible d’un smic « glissant » à un smic « gelé » demande une attention lors des calculs. Il peut y avoir une incidence directe sur l’éligibilité aux allègements.
  • Mise à jour des logiciels :

    Il faut vérifier que le paramétrage prend bien en compte ces nouvelles modalités (seuils, intégration des primes).
  • Période transitoire :

    La coexistence temporaire des anciens et nouveaux dispositifs nécessite une veille lors du traitement des paies en début d’année.
  • Ajustements réglementaires attendus :

    Des décrets sont attendus pour préciser certains points techniques comme la valeur définitive du smic retenu.

synthèse comparative avant / après réforme

MécanismeAfin décembre 2024Dès janvier 2025
(périodes concernées)
Dès janvier 2026
(prévu)
Taux réduit Assurance MaladieSalaire ≤ 2,5 smic (4 368 €)
Taux : 7 %
Salaire ≤ 2,25 smic (3 931 €)
Taux : 7 %
Suppression prévue fin 2025
Taux réduit Allocations FamilialesSalaire ≤ 3,5 smic (6 115 €)
Taux : 3,45 %
Salaire ≤ 3,3 smic (5 765 €)
Taux : 3,45 %
Suppression prévue fin 2025
Réduction générale cotisations patronales (Fillon)Salaire ≤ 1,6 smic
Smic mensuel actualisé
Primes exclues
Salaire ≤ 1,6 smic
Smic possiblement gelé
Primes incluses
Salaire ≤ 3 smic
Seuil relevé

bilan pédagogique et conseils pratiques pour anticiper la réforme sociale de janvier 2025

Le recentrage progressif des allègements vise à soutenir en priorité les emplois faiblement rémunérés. Les entreprises devront gérer une phase transitoire technique où plusieurs modes de calcul coexisteront. La disparition annoncée des taux réduits dès début 2026 va simplifier l’environnement mais implique une adaptation rapide dès début 2025. La bonne identification des périodes concernées par chaque mesure ainsi que l’actualisation rigoureuse des outils informatiques s’imposent.

La montée en puissance future de la réduction générale jusqu’à trois fois le smic créera un cadre nouveau dès 2026. Dans l’attente des précisions réglementaires attendues par décret concernant la valeur du smic retenue ou certains paramètres techniques, il convient d’organiser une veille documentaire active et d’accompagner les équipes paie dans leur formation continue.

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