Les associations occupent une place particulière dans le paysage économique en raison de leur statut non lucratif. Pourtant, certaines d’entre elles peuvent être soumises aux impôts commerciaux si elles exercent une activité lucrative. Ce sujet complexe mérite une attention particulière pour comprendre comment et pourquoi une association, en général exonérée d’impôts tels que l’impôt sur les sociétés, la TVA, ou encore la cotisation foncière des entreprises, peut se retrouver à payer ces taxes. Une récente décision de la Cour administrative d’appel de Bordeaux concernant une association de coworking illustre bien cette problématique.
qu’est-ce qu’une activité lucrative pour une association ?
Une association bénéficie en général d’une exonération des impôts commerciaux si son activité est non lucrative. Pour cela, la gestion doit être désintéressée, et elle ne doit pas entretenir de liens privilégiés avec des entreprises commerciales. L’activité ne doit pas non plus concurrencer directement le secteur commercial. Si l’association propose des services dans la même zone géographique qu’une entreprise et au même public, elle peut être considérée comme exerçant une activité lucrative.
exemples d’exonération malgré une activité concurrentielle
Même si une association exerce dans une zone concurrentielle, elle peut rester exonérée si :
- Elle répond à des besoins insuffisamment couverts par le marché.
- Le public visé ne peut normalement accéder aux services commerciaux.
- Les prix pratiqués sont inférieurs ou adaptés selon la situation des bénéficiaires.
- Elle n’utilise pas de méthodes commerciales excessives pour informer le public.
analyse de l’affaire de l’association de coworking
Dans l’affaire jugée par la Cour administrative d’appel de Bordeaux, l’association en question gérait un espace de coworking et proposait des animations pour favoriser les échanges entre membres. L’administration fiscale a estimé que l’association exerçait une activité lucrative car elle offrait des services similaires à ceux d’entreprises commerciales locales.
critères retenus par les juges
Les juges ont observé que :
- L’accès à l’espace était ouvert à tout adhérent payant une cotisation.
- Les tarifs pratiqués étaient similaires à ceux du secteur concurrentiel.
- Les activités gratuites offertes ne différenciaient pas suffisamment les conditions d’exercice des activités.
La décision a confirmé que l’association devait payer les impôts commerciaux, car elle ne remplissait pas les conditions permettant une exonération.
imposition des associations : enjeux et implications
La question de savoir si une association doit être soumise aux impôts commerciaux dépend de plusieurs facteurs. La gestion désintéressée et l’absence de concurrence directe avec le secteur lucratif restent des critères fondamentaux. Toutefois, chaque situation est unique et nécessite une analyse approfondie pour déterminer si l’association doit être imposée.