Investissement : femmes et hommes face à leurs nouveaux comportements selon l’amf

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Par Nicolas

L’analyse des comportements d’investissement met en lumière des différences notables entre les femmes et les hommes. L’autorité des marchés financiers (amf) propose une étude qui observe l’évolution de ces pratiques sur la période 2022-2024. Les chiffres issus de cette enquête révèlent la progression du nombre d’investisseurs actifs, mais aussi la persistance de certaines disparités selon le genre. Le rajeunissement des profils et l’émergence de nouveaux modes de consommation bancaire et financière sont aussi au cœur de cette actualité. Comprendre ces évolutions permet de mieux saisir les enjeux d’égalité et d’accompagnement sur le marché financier.

évolution du nombre d’investisseurs actifs : chiffres clés

En 2024, le nombre total d’investisseurs actifs atteint 1,7 million selon l’amf. Cela représente une hausse de plus de 300 000 personnes depuis 2022, soit +21,5 %. Cette progression concerne principalement les hommes. Le nombre d’investisseuses actives reste stable avec environ 430 000 femmes en 2024, un niveau identique à celui de 2022.

La part des femmes parmi les investisseurs actifs décroît donc :

AnnéeTotal investisseurs actifsFemmesPart des femmes (%)
20221,4 million430 00030 %
20241,7 million430 00025 %

Ce recul relatif souligne une évolution différenciée selon le genre, ce qui invite à examiner les facteurs sous-jacents.

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le rajeunissement du profil des investisseurs

L’étude relève un rajeunissement marqué parmi les investisseurs actifs. Pour les hommes, l’âge moyen passe de 49,6 ans en 2022 à 43,8 ans en 2024. Pour les femmes, il recule aussi, passant de 60,1 ans à 54,6 ans sur la même période.

Ce rajeunissement correspond à l’arrivée sur le marché financier de nouveaux profils plus jeunes. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance : digitalisation accrue des services financiers, accès facilité à l’information en ligne, émergence de solutions d’investissement adaptées aux jeunes adultes. Cette dynamique concerne davantage les hommes que les femmes, chez qui la moyenne d’âge reste plus élevée.

habitudes bancaires et diversification des canaux d’investissement

Les différences dans le choix des intermédiaires financiers sont nettes entre femmes et hommes. Les femmes investisseuses actives restent majoritairement fidèles aux banques classiques (62,8 %). Chez les hommes, cette proportion tombe à 38 %. Ceux-ci diversifient davantage leurs canaux vers les banques en ligne (33,3 %) ou les néo-brokers (28,7 %).

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Le recours aux néo-brokers, plateformes numériques permettant d’acheter ou vendre rapidement titres et produits financiers, progresse chaque année. Les hommes effectuent deux fois plus de transactions via ces acteurs que les femmes (19,9 % contre 9,7 %).

Liste simplifiée des canaux utilisés en 2024 :

  • Banques classiques : femmes 62,8 %, hommes 38 %
  • Banques en ligne : hommes 33,3 %, femmes moins nombreuses (non précisé)
  • Néo-brokers : hommes 28,7 %, femmes très minoritaires

Cette diversité dans le choix des canaux reflète des usages différents et une ouverture progressive vers la digitalisation chez les investisseurs masculins.

produits financiers privilégiés et parité sur certains segments

En ce qui concerne le choix des produits financiers, une convergence apparaît pour certains instruments. Les fonds indiciels cotés (etf), très prisés pour leur simplicité et leur coût modéré, attirent autant les femmes que les hommes de moins de 50 ans. Sur ce segment spécifique, aucune différence notable n’est relevée entre genres.

Cette tendance confirme que la démocratisation de certains produits touche tous les profils dès lors que l’offre est adaptée et accessible.

dynamique autour des actions fractionnées : un profil très masculin

La négociation d’actions fractionnées, qui consiste à acheter une partie seulement d’une action plutôt qu’un titre entier, gagne du terrain depuis 2020. En 2024, elle concerne environ 16 % des investisseurs actifs. La répartition selon le genre reste très déséquilibrée : seuls 11 % des utilisateurs sont des femmes contre 89 % d’hommes.

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Ce segment reste donc largement dominé par la clientèle masculine malgré l’essor généralisé de ce mode d’investissement accessible.

bilan et perspectives pour favoriser la mixité dans l’investissement actif

L’enquête menée par l’amf met en évidence plusieurs écarts entre comportements d’investissement féminins et masculins. Si le nombre total d’actifs progresse fortement depuis deux ans grâce à un afflux masculin et au rajeunissement général du public, la part féminine stagne et recule proportionnellement. L’accès aux nouvelles offres comme les néo-brokers ou la négociation fractionnée séduit peu d’investisseuses aujourd’hui.

Des leviers existent pour encourager la mixité  : pédagogie ciblée auprès des publics féminins jeunes ou seniors ; développement d’interfaces simples ; valorisation de témoignages diversifiés pour lever freins ou idées reçues ; accompagnement personnalisé dans la prise en main des outils digitaux. Ces pistes pourraient contribuer à ouvrir davantage le champ de l’investissement actif à toutes et tous.

Source principale  : amf – tendances de l’activité des investisseurs particuliers par tranche d’âge et sexe, juillet 2025

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