Quand une mise en demeure de payer le fermage n’est pas retirée : implications et solutions

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Par Nicolas

Le fermage est une composante clé des baux ruraux. Il représente le loyer payé par un exploitant agricole à son bailleur pour l’utilisation de terres agricoles. Toutefois, des complications peuvent survenir lorsque le locataire ne paie pas le fermage. Une affaire récente a mis en lumière les difficultés juridiques liées à la non-retrait d’une mise en demeure envoyée par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR).

définition et procédure de la mise en demeure

Une mise en demeure est un acte par lequel un créancier demande formellement à son débiteur de remplir ses obligations, ici le paiement du fermage. Dans le cadre d’un bail rural, cette mise en demeure doit être envoyée par LRAR pour être juridiquement valide. La lettre doit préciser l’objet de la demande et fixer un délai pour le règlement. Elle constitue une étape préalable obligatoire avant toute action en justice pour recouvrer des impayés ou résilier le bail.

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conséquences juridiques de la non-retrait

Lorsque l’exploitant locataire ne retire pas la LRAR, celle-ci n’a pas d’efficacité juridique. Les juges ont récemment statué dans une affaire où un bailleur avait délivré une mise en demeure par LRAR qui n’a pas été retirée par le locataire. En conséquence, les juges ont estimé que la mise en demeure n’était pas valable, rendant invalide toute action en résiliation du bail. Cette décision souligne l’importance pour le bailleur de s’assurer que la mise en demeure est effectivement reçue par le locataire.

recommandations pour les bailleurs

Pour les bailleurs confrontés à une LRAR non retirée, il est conseillé de réitérer la sommation de payer via un acte de commissaire de justice. Cette méthode est juridiquement plus solide car elle garantit que la mise en demeure sera portée à la connaissance du locataire, même si celui-ci refuse de retirer la lettre recommandée. Voici quelques étapes à suivre :

  • Envoyer une première mise en demeure par LRAR.
  • Si non retirée, contacter un commissaire de justice pour délivrer une nouvelle mise en demeure.
  • Veiller à bien documenter toutes les démarches entreprises.
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rappel des conditions légales pour la résiliation du bail

La résiliation d’un bail rural pour défaut de paiement du fermage obéit à des conditions légales strictes. Selon la loi, deux défauts de paiement doivent persister à l’expiration d’un délai de trois mois après une mise en demeure postérieure à l’échéance. Cela signifie qu’un seul impayé ne suffit pas ; il faut que deux échéances n’aient pas été honorées dans les délais impartis malgré les mises en demeure.

Les bailleurs doivent faire preuve d’une vigilance accrue lors des procédures de recouvrement des impayés de fermage. Le respect scrupuleux des procédures légales est essentiel pour éviter tout vice de forme pouvant invalider une action en justice. En suivant ces recommandations, ils augmentent leurs chances d’obtenir gain de cause devant les tribunaux.

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