De nombreux ex-professionnels libéraux approchent l’âge de la retraite sans avoir fait valoir tous leurs droits à la retraite. Cette situation concerne surtout ceux qui ont changé de statut au fil de leur carrière ou cotisé dans plusieurs régimes. Avant 2018, les démarches pour demander sa pension de retraite étaient longues et complexes. Aujourd’hui, un service en ligne unique simplifie la procédure, mais il reste des personnes qui n’ont pas réclamé leurs droits. Ce phénomène touche particulièrement les anciens affiliés de la cipav, qui risquent de passer à côté de sommes importantes. Voici un point complet sur ce sujet, les démarches à suivre et les actions récentes pour informer les assurés concernés.
historique et évolution des démarches
Avant 2018, toute personne souhaitant toucher une retraite devait contacter chaque régime où elle avait cotisé. Par exemple, un professionnel ayant été médecin puis consultant indépendant devait s’adresser à la caisse des médecins puis à celle des professions libérales. Cela impliquait souvent la création de plusieurs comptes personnels, chacun avec ses propres justificatifs à fournir.
Pour les personnes ayant une carrière mixte, les démarches devenaient vite compliquées. Il fallait rassembler ses relevés de carrière, comprendre le fonctionnement de chaque caisse et éviter d’oublier une période de cotisation. Beaucoup ont renoncé à faire valoir certains droits par manque d’information ou découragement.
Avec la mise en place du portail en ligne info-retraite.fr en 2018, ces difficultés ont été levées. Une seule demande permet aujourd’hui de liquider l’ensemble de ses droits auprès des différents régimes de base et complémentaires. Ce changement facilite le parcours administratif et limite le risque d’oublier une caisse.
le cas spécifique de la cipav
La cipav, ou caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse, couvrait jusqu’à 2018 plus de 400 métiers libéraux (architectes, ingénieurs conseils, consultants…). Depuis, elle ne gère plus qu’une vingtaine de professions.
Les personnes nées entre 1949 et 1957 sont particulièrement concernées par le risque d’oubli de leurs droits à la retraite. Avant la réforme, elles ont pu cotiser quelques années à la cipav sans réclamer leur pension lors du départ en retraite. La caisse estime qu’environ 1 500 personnes nées entre 1949 et 1954 n’ont jamais touché leur pension malgré leurs cotisations.
la campagne d’information de la cipav
Pour alerter les anciens affiliés sur ce sujet, la cipav multiplie les actions d’information depuis 2024. En mai et juin 2025, elle a envoyé plus de 2 000 courriers et mails ciblant principalement les générations nées entre 1949 et 1954.
Voici un tableau récapitulatif des actions récentes :
Période | Cible | Moyen utilisé |
---|---|---|
Mai-juin 2025 | Nés entre 1949-1954 | Courriers et mails personnalisés |
A venir (fin 2025) | Nés jusqu’en 1957 | Nouvelles vagues d’informations |
Cette campagne vise à inciter les anciens affiliés à vérifier leur relevé sur info-retraite.fr et formuler une demande si nécessaire.
l’enjeu financier pour les assurés
Oublier ses droits peut priver certains ex-libéraux d’un capital non négligeable. Après une première campagne nationale menée par le GIP Union Retraite fin 2024, des assurés nés en 1947 ou 1948 ont reçu un versement forfaitaire compris entre 2 100 € et 2 400 €. Dans certains cas spécifiques, ce montant a pu atteindre 10 000 €.
Voici quelques exemples concrets :
- Annie, née en 1950 : a retrouvé trace d’une courte activité libérale oubliée grâce à son relevé sur info-retraite.fr ; elle a perçu un rappel unique de près de 3 000 €.
- Jacques, né en 1949 : avait changé trois fois de statut ; après vérification en ligne, il a pu demander le paiement rétroactif d’une pension complémentaire non liquidée.
- Sophie, née en 1953 : pensait avoir déjà tout perçu ; sa consultation du relevé l’a alertée sur un reliquat oublié auprès de la cipav.
Consulter son relevé reste donc essentiel pour ne pas passer à côté d’un droit acquis au fil des années.
s’assurer que ses droits sont respectés
Faire valoir ses droits à la retraite, même après plusieurs années, reste possible grâce au portail info-retraite.fr. La démarche est simple : il suffit de créer un compte unique pour accéder à l’ensemble des données issues des différentes caisses auxquelles on a cotisé.
Quelques conseils pratiques :
- Pensez à vérifier votre propre relevé ou celui d’un proche né avant ou juste après 1950.
- N’hésitez pas à contacter directement la cipav en cas de doute sur une période professionnelle passée sous statut libéral.
- Même si le délai peut sembler long, toute demande peut aboutir à un versement rétroactif si le droit existe.
- Toute nouvelle information reçue par courrier mérite attention : relisez bien chaque document envoyé par votre ancienne caisse.
S’informer suffit parfois à débloquer une situation restée figée pendant des années.
démarches simples pour ne rien oublier : liens utiles et conseils finaux
Vérifier sa situation vis-à-vis des régimes comme la cipav, c’est s’assurer que toutes les pensions acquises sont bien versées. Le portail info-retraite.fr offre maintenant une vue claire sur tous les droits accumulés dans chaque régime. Même après plusieurs années de silence administratif ou après un parcours professionnel aux multiples étapes, il reste possible d’obtenir le paiement dû.
Agir aujourd’hui protège sa sécurité financière demain ou celle d’un proche qui pourrait ignorer l’existence d’un droit oublié. Une consultation rapide du site info-retraite.fr ou un contact avec la cipav ouvre peut-être droit à une somme inattendue mais légitime.