Au fil des années, la question de la transmission d’entreprises en France prend une place centrale dans le débat économique. Un grand nombre de dirigeants approche l’âge de la retraite et s’apprête à passer la main. Ce mouvement porte des enjeux majeurs pour le maintien du tissu entrepreneurial, la préservation des savoir-faire et la sauvegarde de plusieurs millions d’emplois. À défaut de repreneurs, des milliers de petites entreprises risquent de disparaître, avec un impact direct sur l’économie et les territoires.
chiffres clés
D’ici 2035, près de 500 000 entreprises, représentant environ 3 millions de salariés, pourraient être transmises. Cette vague s’explique par le départ à la retraite des dirigeants atteignant 60 ans dès 2022. Le marché de la cession-transmission a subi un net recul en 2020 lors de la crise sanitaire, avec 32 000 transactions seulement. Depuis 2022, une reprise se confirme et l’année 2024 prévoit près de 37 200 transmissions.
Tableau récapitulatif :
Année | Nombre de transmissions |
---|---|
2020 | 32 000 |
2022 | 35 000 (approx.) |
2024 | 37 200 |
Cette évolution montre que le secteur retrouve sa dynamique antérieure.
typologie des entreprises cédées
La majorité des entreprises transmises sont des structures à taille modeste : 86 % emploient moins de dix personnes. Ce phénomène touche principalement trois secteurs :
- hôtellerie-café-restauration : 29 % des cessions en 2024
- commerce : 28 %
- services aux entreprises et aux particuliers : 17 %
Les autres secteurs restent minoritaires dans ce panorama.
répartition géographique
La localisation influe fortement sur le volume des transmissions. Les régions du Grand-Ouest, comme la Bretagne et la Normandie, concentrent le plus grand nombre d’opérations. À l’inverse, autour des métropoles telles que Bordeaux, Toulouse ou Nice, ainsi qu’en Île-de-France, en Alsace et dans le Nord, les taux restent faibles.
modalités de transmission
La transmission d’entreprise s’opère sous plusieurs formes :
- dans le cadre familial
- cession aux salariés
- vente à des tiers extérieurs
Une minorité passe par une procédure collective (sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire), qui représente seulement 7 % des cas. Cela montre que la plupart des transmissions se déroulent dans un contexte stable.
pérennité et performance des entreprises cédées
Les données mettent en avant une meilleure survie pour les structures transmises par rapport aux créations ex nihilo. Après trois ans, 85,5 % des entreprises cédées poursuivent leur activité contre 81,4 % pour les sociétés nouvellement créées. Elles présentent aussi un chiffre d’affaires supérieur et une meilleure productivité au moment du passage de relais.
Liste comparative :
- Taux de survie à trois ans :
- Cédées : 85,5 %
- Nouvelles : 81,4 %
- Niveau d’activité et productivité plus élevés lors de la transmission-cession.
évolution du prix moyen de cession
Le prix moyen d’une cession d’entreprise, tous secteurs confondus, évolue nettement à la hausse depuis dix ans. Entre 2012 et 2024, il est passé de 255 000 € à 303 000 €, soit une progression de près de 19 %. Cette augmentation reflète une valorisation croissante du savoir-faire transmis et du potentiel économique repris.
Tableau synthétique :
Année | Prix moyen ( €) |
---|---|
2012 | 255 000 |
2024 | 303 000 |
soutenir et accompagner la transmission d’entreprises en france
La transmission d’entreprises en France reste au cœur du maintien du tissu économique local et national. Le passage du témoin entre générations garantit la continuité des emplois, des clients et du savoir-faire accumulé. Face au volume attendu d’ici à 2035, soutenir les dirigeants dans leur démarche devient un axe stratégique pour préserver l’activité sur tout le territoire. Divers dispositifs existent déjà pour faciliter cette étape, comme l’accompagnement personnalisé ou les incitations fiscales à destination des repreneurs. Renforcer ces mesures ou encourager les vocations entrepreneuriales peut permettre d’assurer une relève dynamique et durable.